Three Short Tapes, 1973 - 1974

U-matic, NTSC, couleur, son


Three Transitions, 1973
Deux caméras sont disposées face à face, fixant le rideau de papier qui les sépare. Le corps de l'artiste traverse cette paroi, déchire sa propre image et réapparaît de l'autre côté du miroir dans l'image de la caméra qui lui faisait face. Partir de soi pour transiter vers l'autre, figurer la surface faire apparaître le volume, faire avec ironie l'expérience de la vidéo comme son propre miroir électronique
.


Set of Coincidence, 1974
Peter Campus s'appuie ici sur le sentiment et l'idée de la mort pour travailler à la fois la qualité de ses performances et leur contenu : obsession du double et de la fusion impossible, pose de l'artiste dans une attitude théâtrale et figée, perpétuel va-et-vient entre le décalage et la coïncidence su corps filmé. L'œuvre s'achève dans un tunnel obscur où trois figures de l'artiste, trois formes pleines puis vides, s'avancent et tentent de se rejoindre, flottant en apesanteur dans ce décor qui s'efface vers la nuit, le noir absolu.



RGB, 1974
Peter Campus travaille en direct la matière de l'image et de la lumière, grâce à un petit moniteur placé à côté de lui. Face à nous il pose des filtres de colorés – R.G.B. ou Red, Green, Blue désignant les couleurs propres à la vidéo- contre la surface de l'écran, et joue ainsi sur d'infimes variations, sur la transparence et l'opacité, sur le temps de fabrication de composition de l'espace lumineux. Enfin, présentant un miroir vers le spectateur, il tire en quelque sorte son portrait en différé. R.G.B. est une œuvre brute, libérée de toute insinuation, un discours simplifié à l'extrême sur notre rapport intime à l'image, le piège de Narcisse.


Stéphanie Moisdon
(Texte extrait du catalogue 'Vidéo et après', éd. Centre Pompidou/ éditions Carré, 1992)